CEREMONIE COMMEMORATIVE DE L'APPEL DU 18 JUIN 1940

 

MESSAGE A L’OCCASION DE LA JOURNEE NATIONALE COMMEMORATIVE DE L’APPEL HISTORIQUE
DU GENERAL DE GAULLE A REFUSER LA DEFAITE ET A POURSUIVRE LE COMBAT CONTRE
L’ENNEMI LE 18 JUIN 2007


La date du 18 juin reste à jamais, dans l’histoire de notre pays et dans la mémoire de chacun, le
symbole de l’honneur, du courage et de la grandeur de la France.
En ce 18 juin 1940, le général de Gaulle, exilé à Londres, lançait un appel radiodiffusé à la
Résistance.
Il était le premier Français à exprimer le refus de la défaite et du renoncement : « La France a perdu une bataille, elle n’a pas perdu la guerre ».En appelant les Français à poursuivre la lutte, il donnait le signal de la résistance. Par ce geste libérateur, il rassemblait autour de lui tous les compagnons de la France combattante, de quelque horizon qu’ils vinssent. La France libre naissait.
Réaction de l’honneur, l’Appel du 18 juin exprimait la certitude que la défaite nazie était inévitable
et que la France devait être présente à la victoire.
Au moment de l’effondrement général, il donnait un souffle d’espoir à tous ceux qui croyaient au
destin de la France. Le général de Gaulle maintenait également par sa personne la tradition
nationale, il gardait ininterrompu le lien avec toute notre histoire.
Ce fut le début d’une longue épopée vers la reconquête de notre liberté et de notre honneur :
l’engagement de Français Libres sur tous les théâtres de combat, la gloire de Bir Hakeim, l’action
des mouvements de résistance, l’insurrection nationale et la Libération du pays.
La honte était rachetée ; malgré les épreuves endurées, la France connaissait l’apothéose nationale
que le général de Gaulle nous avait annoncée et promise cinq ans plus tôt.
La victoire de la France en 1945, dont le 18 juin a été le premier acte, marqua le triomphe de la
volonté et de l’intelligence contre le renoncement et la faiblesse.
Nous témoignons aujourd’hui, en commémorant l’Appel du 18 juin, l’indéfectible reconnaissance
que nous devons au général de Gaulle, aux Compagnons de la Libération, si peu nombreux au
départ, aux Résistants.
Ils ont incarné la survie de notre honneur et de nos armées.
Nous saluons le courage de ceux qui acceptèrent de tout risquer pour participer à la bataille de la
France, de tous ceux qui, de 1939 à 1945, ont lutté pour que la France vive libre.
Tous ces Français valeureux donnèrent leur vie pour la liberté et pour la grandeur de notre
pays. C’est grâce à leurs combats obscurs ou éclatants, par le concours immense de tous, que
la France retrouva son honneur. Le souvenir de ces combattants doit constituer pour les jeunes
générations un exemple.
Cet acte et ce moment symbolique constituent le repère de l’honneur, du courage et de
l’espérance. L’Appel du 18 juin est inscrit dans notre mémoire commune comme une des plus
grandes dates de notre Histoire.

Hervé MORIN

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Discours du Général de Gaulle prononcé à la radio de Londres le 18 juin 1940

 

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un
jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.