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Cérémonie du 5 décembre 2012
Message de Kader ARIF
ministre délégué auprès du ministre de la défense,
chargé des anciens combattants
à l’occasion de la Journée nationale d’hommage aux
"morts pour la France"
pendant la guerre d’Algérie, du Maroc et de Tunisie
En cette journée nationale de commémoration, la Nation rend hommage
à tous les morts pour la France pendant la guerre d’Algérie
et les combats du Maroc et de Tunisie.
Le retour sur cette mémoire douloureuse, du fait de la commémoration
cette année du 50ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie,
donne à cette célébration un relief particulier.
Les rames personnels vécus par les acteurs multiples de ce conflit, propulsés
dans une guerre d’une violence extrême par son impact sur les chairs
comme sur les mémoires, sont rappelés avec une actualité
qui interroge et interpelle.
Cinquante ans, c’était jadis la durée de deux générations.
Combien de temps faudra-t-il encore pour que cette période commune de
l’histoire du peuple français et du peuple algérien soit
regardée avec lucidité, franchise, sans repentance et dans un
réel souci d’apaisement ?
La guerre d’Algérie a profondément et durablement divisé
les opinions publiques, déchiré les familles. Tous, soldats de
métier et du contingents, harkis, "pieds-noirs », ont conservé
de ce terrible conflit non seulement une peine et une douleur réelles,
mais aussi un goût d’amertume, nourri par l’incompréhension.
Certains ont voulu tourner la page, d’autres se sont ancrés dans
leurs souvenirs, beaucoup enfin n’ont jamais pu trouver les mots pour
exprimer l’indicible. Si les cicatrices incrustées dans les chairs
se soignent avec le temps, les blessures qui traversent les mémoires
sont plus longues à guérir.
Tous ces hommes et toutes ces femmes, tous ces civils et ces militaires qui,
pour fait de guerre et parce qu’ils avaient foi en la France, ont perdu
la vie sur la terre algérienne ou en métropole, méritent
le respect et l’hommage que la Nation leur rend.
Les tragédies personnelles sont multiples, les mémoires sont plurielles.
Elles doivent être respectées. Mais il faut savoir dépasser
les histoires particulières, aussi douloureuses soient-elles, pour comprendre
la réalité complexe de la guerre d’Algérie.
Car nous avons un devoir urgent, c’est celui de progresser sur la même
voie de réconciliation. Nous le devons à tous les morts causés
par cette tragédie, à leurs familles, mais aussi aux jeunes d’aujourd’hui
et aux générations futures qui souhaitent une relation franco-algérienne
enfin apaisée.
Telle est la volonté qui doit animer les acteurs des deux rives de la
Méditerranée, dans le respect mutuel et la volonté commune
de progresser vers l’avenir, quel qu’ait été le passé.
MESSAGE de la FNCPG-CATM
Il y a cinquante ans, après la fin des combats de Tunisie et du Maroc,
la Guerre d’Algérie se terminait.Une
guerre de 8 années qui à cette époque ne voulait pas encore
dire son nom. En ce 5
décembre, rassemblée devant le Mémorial national érigé
à Paris au pied de la Tour Eiffel en bordure du fleuve, notre génération
rend hommage à la mémoire de tous nos compagnons d’armes
« Morts pour la France » au milieu de nous.
A l’image des Mémoriaux inaugurés au fil des années
dans de nombreux départements de France, le Mémorial national
du quai Branly à Paris est pour nous, le lieu de pèlerinage mémoriel
qui nous survivra si, à notre place, les générations futures
perpétuent le souvenir de cette période tragique de notre Histoire
de France. Il nous faut
témoigner, témoigner encore, témoigner toujours car témoins
de mémoire, nous avons la noble mission de transmettre aux jeunes générations
le soin de faire vivre nos épreuves dans le cœur des vivants car
bientôt, le temps des témoins s’achèvera pour laisser
la place à l’Histoire.Cette
année 2012, marque aussi le 35ème anniversaire de l’inhumation
en terre d’Artois, au pied de la Tour lanterne de la Nécropole
nationale de Notre-Dame de Lorette de notre Soldat Inconnu qui symbolise les
sacrifices de notre génération que l’on dit avoir eu 20
ans dans les Aurès et ailleurs là-bas de l’autre côté
de la Méditerranée.En
ce jour, ayons une pensée pour nos cadets « Morts pour la France
» en Afghanistan ou sur d’autres territoires extérieurs.
Saluons leur mémoire en nous inclinant devant la douleur de leurs familles
comme il y a un demi-siècle, nous accompagnions dans le deuil les parents
de nos disparus.
Que tous les « Morts pour la France », de toutes les générations
et de tous les conflits reposent en Paix car notre mission est de veiller afin
que jamais, le voile de l’oubli recouvre leurs linceuls de gloire.