CEREMONIE DU 8 MAI 2013
68ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945
Message de Monsieur Kader ARIF
Ministre délégué auprès du ministre de la défense,
chargé des anciens combattants.
Nous célébrons aujourd’hui le 68ème
anniversaire de la victoire des Alliés, le 8 Mai 1945, sur l’Allemagne
nazie. Ainsi s’achevait une tragédie qui, pour la France, avait
commencé cinq ans plus tôt par la défaite de son armée,
se poursuivant par une avilissante occupation dont les conséquences sont
désormais bien connues de tous : collaboration, humiliation, déportation,
extermination…. Pourtant, dès juin 1940, certains refusèrent
l’inacceptable. Auprès du Général de Gaulle à
Londres, formant les Forces françaises libres, ou au sein de la Résistance
intérieure, ces idéalistes, ces patriotes allaient entraîner
à leur suite ces femmes et ces hommes, ces «soutiers de la gloire»
comme les appellera Pierre BROSSOLETTE. Ces combattants, venus de tous horizons,
s’associèrent progressivement en réseaux pour mener des
actions de diverses natures, communication clandestine, sabotage, aide aux fugitifs
et notamment aux enfants Juifs persécutés. L’unificateur
de cette Résistance, Jean MOULIN, créa le Conseil national de
la Résistance dont il présida la première réunion,
le 27 mai 1943, il y aura 70 ans dans quelques jours. Parallèlement,
la formation de maquis constitua un échelon supplémentaire dans
la lutte contre l’ennemi, contribuant à la réussite des
débarquements et à la libération du territoire national.
Dès l’automne 1943, la libération de la Corse fut l’oeuvre
conjointe des résistants de l’île et des soldats de l’Armée
d’Afrique. De quelle abnégation ont-ils fait preuve, tous ces combattants
de « l’armée des ombres » célébrée
en 1943 par Joseph KESSEL, pour que la liberté triomphe enfin !
« Jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que
celle des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains
nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis
libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de tortures
où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et
les os broyés, des Français meurent en hommes libres. »
(Joseph Kessel, in « L’armée des ombres »)
Unis par un même idéal, leur courage et leur volonté furent
plus forts que tout. En cette année 2013, à travers l’année
de la Résistance, c’est à eux tous que la Nation rend hommage,
à toutes ces femmes, tous ces hommes, dont le sacrifice librement consenti
permit à la France de siéger à la table des vainqueurs,
le 8 mai 1945, et à l’Europe de se reconstruire. Moins de vingt
ans plus tard, le traité de l’Elysée, signé par le
Général de Gaulle et le chancelier ADENAUER, allait ouvrir la
voie à une amitié franco-allemande profonde et durable, dont nous
célébrons le 50ème anniversaire cette année. Elle
est l’un des ciments de la paix en Europe. Notre devoir est d’oeuvrer
aujourd’hui comme hier pour le maintien de cet héritage de paix,
légué par les combattants de la Seconde Guerre Mondiale.