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Commémoration de la Victoire et de
la Paix, Hommage à tous les Morts pour la France
Message de Kader ARIF, ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants.
Depuis plusieurs mois,
la France se remémore la première année
de la Grande Guerre dans le cadre d’un centenaire unanimement
partagé. Les Françaises et les Français se mobilisent pour rendre
hommage à leurs aînés et rappeler leur fierté à l’égard de l’histoire
de notre pays.
Nous nous souvenons de ce 3 août 1914. De ce tocsin qui retentit
dans les villes françaises et alerte la population. De ces millions de
Français qui se mobilisent.
Nous nous souvenons avec respect et émotion de cette journée du
22 août 1914 qui dévoile l’horreur effroyable de la guerre.
De ces 27 000 jeunes Français qui meurent au combat ce jour-là.
Nous nous souvenons de ce 12 septembre 1914, de ce sursaut
français qui redonne foi en nos combattants et en la France.
Mais il nous appartient surtout aujourd’hui à toutes et à tous de
nous souvenir de ce 11 novembre 1918, de cette paix que chacun
de nos concitoyens croyait alors éternelle. Du courage de nos
soldats, de la volonté de notre pays, des souffrances partagées des
Français durant quatre années. De la force de la République qui
jamais ne plia et du triomphe de ses valeurs. De nos soldats
tombés ces dernières années sur les théâtres d’opérations
extérieures pour perpétuer l’héritage de leurs aînés.
Depuis un an, le centenaire
de la Grande Guerre mêle intimement
mémoire familiale et mémoire nationale. Il est vécu dans chaque
commune, chaque famille, chaque foyer. Il rassemble l’État, les
collectivités territoriales et les associations.
Malgré le temps qui passe et nous éloigne d’un siècle que cette
guerre a ouvert, le centenaire mobilise les anciens combattants, les
jeunes et au-delà tous les citoyens de notre pays autour de cette
histoire.
Il témoigne de la réalité de la guerre, de sa brutalité, de son
humanité aussi parfois, de son caractère mondial enfin, en
particulier ce jour à Notre-Dame de Lorette à travers
l’inauguration d’un mémorial où sont inscrits par ordre
alphabétique les noms de près de 600 000 combattants de toutes
nationalités morts sur les terres sur Nord-Pas de Calais.
Ces 600 000 noms aujourd’hui gravés dans le marbre de l’histoire
et dans la mémoire de l’humanité nous rappellent combien la
mémoire de la Grande Guerre est une mémoire mondialisée et
pacifiée.
Aussi, cette journée du 11 novembre est dédiée à la fraternité entre
les peuples et à la paix.
Elle invite à la réflexion que chacun d’entre nous doit conduire sur
la nécessité de préserver la paix, de défendre les fondements de
notre République et de l’Europe et de garantir la place de la
France dans le monde.
Kader ARIF
Monsieur le Maire, Conseiller
général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Chers amis anciens combattants,
Mesdames et Messieurs,
Chers enfants.
Aujourd’hui il n’y a plus de témoins de cette horrible guerre de 1914/1918.
Faute de l’avoir vécue, nul ne peut désormais témoigner de la somme des souffrances
du soldat de la grande guerre.
Faute de l’avoir faite, nul ne peut maintenant imaginer ce que fut la guerre
des tranchées.
Faute d’avoir été l’épouse, la mère, nul ne peut imaginer la contribution
essentielle de ces femmes à la Nation.
Les mots et les images sont trop faibles.
Maurice Genevoix, l’écrivain
de cette Grande Guerre, a été le premier témoin de ce siècle de cataclysmes
à être porté par le devoir de faire comprendre l'indicible aux générations
futures :
" Ce que nous avons fait, c'est plus qu'on ne pouvait demander à des
hommes, et nous l'avons fait "écrivait-il.
Aujourd’hui, chacun doit se poser la question :
Comment ces hommes ont-ils pu résister à ces longues périodes d’horreur où
alternaient assauts meurtriers et replis dans la boue et dans le froid?
Comment ont-ils trouvé la force et le courage de tenir sous des orages de
feu et de fer incessants?
Où ont-ils puisé les ressources pour affronter tant d’épreuves inhumaines?
Ce soir, je suis venu vous rappeler que c’est au futur que nos glorieux ainés
pensaient pour résister!
Dans la furie meurtrière des tranchées, les « poilus » résistaient portés
par l’espoir d’un « après » qu’ils voulaient heureux et pacifié.
Convaincus d’être descendus au plus profond de l’inhumain, ils étaient prêts
à se sacrifier pour que leurs enfants, les générations futures, nous, vous,
ne connaissions plus jamais ça !
Ils portaient en eux, au fond du cœur, l’espoir que nous saurions tirer les
leçons du passé.
Nous n’avons pas le droit
de trahir cette confiance mise en nous.
Répondons à leur attente, soyons dignes de nos anciens et n’oublions jamais
le sacrifice ultime qu’ils ont fait de leur vie.
Et c’est vrai que le
souvenir de cette grande guerre ne s’est jamais effacé de nos mémoires. Il
reste présent dans chaque cité, dans chaque ville de France. Cette trace entretenue
de génération en génération : ce sont nos monuments aux morts.
Ces cénotaphes, souvent discrets toujours présents au cœur de nos villages,
et que nous côtoyons journellement sans y prêter attention, sont là pour entretenir
doucement nos mémoires et apprendre aux plus jeunes à se souvenir.
On dit souvent que les
hommes meurent deux fois, la première, le jour de leur décès, la seconde lorsque
plus personne ne parle d’eux.
Prenons soin de toujours préserver le souvenir de nos poilus.
C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui réunis devant le monument aux morts de notre village pour témoigner de notre reconnaissance collective.
Dans les minutes qui suivent, deux anciens vont devant vous, par un solennel appel aux morts, saluer le nom de chaque disparu.
Soyons respectueusement attentifs.
Pascal PIOT
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