Up Cérémonie de l'appel du 18 juin 2009 Slideshow


Message de M. Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants
Journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi
le 18 juin 2009

Le 17 mai 1940, à la tête d’une division cuirassée formée en pleine bataille, le colonel de Gaulle démontrait la justesse des vues qu’il avait défendues depuis plusieurs années en obtenant un succès remarquable à Montcornet, dans l’Aisne.

Le 21 mai, à Savigny-sur-Ardres, à la demande de l’Etat-major, Charles de Gaulle lançait depuis le champ de bataille son premier appel radiodiffusé : «L'ennemi a remporté sur nous un avantage initial… Ses succès lui viennent de ses divisions blindées et de son aviation de bombardement… Nos succès de demain et notre victoire nous viendront un jour de nos divisions cuirassées et de notre aviation d'attaque… Grâce à cela, nous avons déjà vaincu sur un point de la ligne. Grâce à cela, un jour, nous vaincrons sur toute la ligne».

Dans son appel du 18 juin lancé depuis Londres sur les ondes de la BBC, au lendemain de l’appel du maréchal Pétain à cesser le combat, le général de Gaulle invite les Français à poursuivre la lutte, sous toutes ses formes : «la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas».

L’appel du 18 juin est peu écouté sur le moment, mais il est compris : des centaines et bientôt des milliers de volontaires, en France et dans les territoires de l’Empire, rallient Londres et la cause de la France Libre.

Le général de Gaulle devient le symbole d’une France qui lutte pour sa liberté et son indépendance. Envers et contre tous, il incarnera obstinément cette idée durant quatre ans, jusqu’à la Libération du territoire national.

Après avoir créé une force militaire, les Forces Françaises Libres, qui arborent la croix de Lorraine sur tous les continents, sur terre, sur mer et dans les airs, le général de Gaulle rallie des territoires, en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. A Londres, il jette les fondations d’une souveraineté alternative à celle de l’Etat français du maréchal Pétain qui a choisi la voie de la collaboration avec l’Allemagne nazie.

Soixante-neuf ans après l’acte fondateur du général de Gaulle, nous rendons aujourd’hui hommage à tous ceux qui le rallièrent afin de poursuivre la lutte. Nous rendons également hommage à tous ceux qu’il choisit de distinguer particulièrement, compagnons de la Libération et médaillés de la Résistance, qui se retrouvent une nouvelle fois cette année au mémorial de la France Combattante du Mont-Valérien.

Que l’engagement de tous ces combattants et les sacrifices qu’ils consentirent pour que la France vive libre demeurent un exemple pour les générations présentes et futures.

Jean-Marie Bockel

 

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Discours du Général de Gaulle prononcé à la radio de Londres

le 18 juin 1940

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un
jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.


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